Rome fut la ville ou est né le Baroque. Elle en fut la capitale entre 1600 et 1680, en gros. Porté par des papes urbanistes et bâtisseurs, ce mouvement artistique s'illustra en tant que vecteur d'art "total", c'est à dire qu'il mêla architecture, sculpture, décoration, peinture, dans un seul et même élan créateur, sur un même édifice. La basilique Saint Pierre de Rome, le temple de la chrétienté catholique, avec sa place ovoïde à colonnes, sa coupole (qui est de Michel Ange, donc du siècle précédent), sa façade (de Maderno, au début du baroque), et surtout son intérieur en marbre polychrome parsemé de statues pontificales, en est le témoin le plus extraordinaire.
Le plus grand interprète du Baroque fut Lorenzo Bernini (le Bernin en français), qui laissa de multiples traces à Rome, notamment à Saint Pierre. On lui doit le baldaquin sous la coupole, la chaire de Saint Pierre, derrière, et quelques statues, en particulier le tombeau d'Alexandre VI. Malheureusement en raison de l'afflux touristique, des impératifs liturgiques, toutes les parties de Saint Pierre ne sont pas toujours accessibles (elles le sont rarement à vrai dire, sauf peut être dans le cadre d'une visite "privée", plutôt onéreuse).
Aussi, pour voir du Baroque, il vaut mieux le chercher ailleurs, dans des endroits plus accessibles. Voici deux itinéraires.
1) Autour du Palais Barberini:
Le Palais Barberini est situé non loin du metro Barberini. C'est un palais baroque que j'ai analysé ici. On y découvrira deux plafonds extraordinaires, qui marquent véritablement les débuts de la peinture baroque monumentale. Leur style est très différent. En ce qui concerne les escaliers, évoqués dans l'exposé, celui de Bernini sert à monter dans la galerie de peinture, à l'étage supérieur, celui de Borromini sert à redescendre, une fois la visite finie. Donc quand vous visiterez la Galerie et que vous monterez à l'étage et en descendrez, pensez à regarder l'escalier que vous empruntez, et amussez vous à les comparer (quitte à reprendre l'escalier montant une fois la visite finie)
Le palais contient une belle galerie de Peinture qui a fait l'objet de deux exposés. Le premier concerne la peinture baroque justement il est là.
Le second exposé est consacré à la peinture de la Renaissance, et on le trouve ici.
La visite du palais vous prendra bien une demi-journée (ou disons, 2 h).
En sortant du palais, en remontant la rue on débouche, en haut, sur un carrefour, et l'on voit en face à droite une église biscornue c'est San Carlo alle Quattre Fontane (il y a 1 fontaine à chaque coin du carrefour). C'est un joyau baroque de Borromini, qu'il faut absolument visiter. Vous continuez vers la gauche (en sortant de l'église) et vous voyez en face de vous le Palais du Quirinal, résidence du Président de la République italienne. Après avoir passé un jardin public vous voyez s'avancer, devant vous, le fronton semi-circulaire d'une église, il s'agit de Sant'Andrea al Quirinale, édifiée par Bernini sur des principes très différents de ceux de Borromini. Pourtant, l'un comme l'autre, ils incarnent le "génie Baroque". Une comparaison de ces deux édifices, San Carlo et Sant'Andrea, est donnée ici.
Attention aux horaires: San Carlo est ouvert tous les jours de 10h à 13h seulement (sauf le dimanche). Sant'Andrea ouvre de 9h à 12h et de 15h à 18 h. Le Palais Barberini est accessible de 8h30 à 19h tous les jours sauf le lundi.
Vous n'en avez pas fini avec le baroque. En revenant sur vos pas de Sant'Andrea à San Carlo, vous restez sur le trottoir, passez le carrefour des 4 fontaines puis une place avec une église ronde et jaune, puis un autre carrefour (à peu près 300 à 400 m de San Carlo) et en face de vous, sur l'autre trottoir, il y a une autre église, Santa Maria alla Vittoria, qui contient le chef d'oeuvre de Bernini, L'extase de Sainte Thérèse, un montage scénographique extraordinaire en marbre polychrome, avec Thérèse sur un nuage en pâmoison, devant la loge des Cornaro qui la regardent comme s'ils étaient au théâtre.