L' exposé ci dessous présente les origines lointaines de la Renaissance, qui a mis à peu près 100 ans pour apparaître. En effet, on fait initie la Renaissance italienne au début du XVème siècle, or les tableaux présentés dans cet exposé datent de la fin du XIIIème et du début du XIVème. Ils ont tous trois été peints par des peintres toscans, Cimabue, Duccio, Giotto. Ils sont issus d'une tradition très particulière, propre à l'Italie.
Dans le reste de l'Europe en effet et notamment en France, en Allemagne et en Angleterre, domine ce que l'on appelle le style gothique, qui deviendra par la suite "international". Dans les arts graphiques, les supports de ce style sont les fresques peintes aux murs des églises (qui ont, pour la plupart disparu dans les pays du Nord), les vitraux, et les miniatures (dessins peints qui illustrent les marges des pages dans les livres de prière).
L'Italie est peu influencée par ce style, car elle garde une tradition picturale en rapport avec le "style byzantin", pratiqué à Constatinople et dans l'ancien empire byzantin. Ce style utilise comme support les panneaux de bois peint (icônes) et les mosaïques dans les voûtes des églises. Les sujets sont souvent le Christ (ou Dieu) en majesté, ou la Vierge portant l'enfant Jésus, vus de face, immobiles et avec des regards figés, sur un arrière plan doré. Ces images de Dieu sont censées provoquer la vénération des fidèles. Ce ne sont pas des reproductions (interdites dans la Bible), mais des symboles, des pictogrammes, pour reprendre un mot d'Ernest Gombrich.
Mais au milieu du XIIIème siècle, plusieurs auteurs écclésiastiques, notamment issus de l'ordre monastique des franciscains, remettent en cause cette production d'images "symboles". Ils pensent que pour que les fidèles vénèrent mieux le Christ et la Vierge, il faut leur donner une apparence plus naturelle. Nos trois peintres, Cimabue, Duccio et surtout Giotto, le plus célèbre d'entre eux, vont donner corps à cette doctrine nouvelle. Ce faisant, ils vont être à l'origine de la peinture moderne, celle qui va éclore avec la Renaissance italienne.
L'exposé en PDF: Trois madones aux offices (1.72 Mo)