Un riche collectionneur rouennais, François Depaux, a, en 1909, fait don au musée des beaux arts de sa ville, d'une belle brochette de peintures impressionnistes "et alentours". Parmi elles, plusieurs oeuvres de Sisley, qu'il semblait beaucoup aimer, et de Monet.
Juxtaposer Sisley et Monet c'est courir le risque de les comparer et possiblement de les mettre "en compétition", sport particulièrement pratiqué dans nos sociétés modernes. Or on connait le résultat d'une telle "compétition" entre le leader et son comparse. L'exercice n'a pas beaucoup d'intérêt.
D'ailleurs on se rendra vite compte que les deux ne poursuivent pas le même but. Monet est un grand inventeur avec une idée fixe, restituer la "sensation" de la lumière sur la couleur, ce qui le conduira aux fameux "Nymphéas" de la fin de sa vie, et qui lui fait expérimenter par exemple la célèbre série de "Cathédrales de Rouen" dont un exemplaire se trouve au musée des beaux arts.
Sisley, lui, est un "poète" qui, une fois trouvée sa formule sans doute inspirée par les recherches de Monet, la fera évoluer lentement. Il veut restituer le calme de la nature, les jeux de couleur de la lumière, mais dans un cadre "organisé". Les tableaux de Rouen, lorsqu'on les voit "en vrai", nous font découvrir quel grand coloriste il fut, car le musée les a très bien exposés. Et même si la confrontation avec Monet est inévitable puisque leurs tableaux sont accrochés dans la même salle, le plaisir qu'on a à découvrir les discrets chefs-d'oeuvre de Sisley, font un instant oublier leurs encombrants voisins, les grands "accomplissements" du maitre de l'impressionnisme, dans sa quête perpétuelle de la "sensation lumineuse".
Le site web du musée de Rouen (https://mbarouen.fr/fr/le-musee-des-beaux-arts), commente certains de ces tableaux et je n'ai pas eu de scrupule à reprendre ces commentaires, car ils sont de très grande qualité. La plupart du temps ils disent l'essentiel. Pourquoi les plagier? Il suffit de les recopier en les citant.
L'exposé: Sisley et monet a rouen (3.05 Mo)