On a dit que le Romantisme n'était pas un style mais une attitude, ce qui est particulièrement frappant lorsqu'on observe des tableaux considérés comme romantiques en France, en Angleterre et en Allemagne: ils sont tous très différents (Voir à ce propos la présentation sur Turner et Friedrich, deux peintres on ne peut plus singuliers et pourtant présentés comme romantiques, présentation que l'on trouve ici).
Dans celle-ci nous nous consacrons à l'émergence du romantisme en peinture en France. Elle est liée à deux personnalités, Géricault et Delacroix.
En réalité, beaucoup de peintres de ce pays ont eu une attitude "romantique" au début du XIXème siècle. Ils agissaient en réaction contre le magistère de celui qui avait dominé la peinture pendant plus de 30 ans, de 1784 à 1815, Jacques-Louis David.
Celui-ci était, dans sa façon de peindre, l'héritier de ce que l'on a appelé le "Néo-classicisme" : la présentation ci dessous en donne les éléments de compréhension. Mais ce qui distingue David, c'est qu'il avait mis sa technique picturale "néo-classique", au service de ses idéaux politiques : la Révolution française puis l'Empire Napoléonien. Cette soumission de l'art à la politique peut s'expliquer, durant cette période si agitée de l'Histoire de France.
En réaction à l'omniprésence de David, les peintres de la génération suivante, Gros, Girodet, Prudhon notamment, ont voulu revenir, quand David s'exila à Bruxelles à la Restauration, à des thèmes liés au Romantisme alors en vogue en Allemagne et en Angleterre: peindre les émotions et les sensations personnelles, voire les rêves et les cauchemars, les images évoquées par une littérature épique (Walter Scott) ou universelle (Shakespeare, Dante), les paysages lointains et peu connus (Amérique), hostiles ou difficiles d'accès (tempêtes en mer, paysages de montagnes) qui rappellent la fragilité de l'Homme face à la Nature.
Mais ces peintres (Gros, Girodet, Prudhon...) sont largement oubliés aujourd'hui. Une des raisons est que, s'ils ont renouvelé leurs contenus par rapport à ceux de David, ils n'ont pas bousculé sa manière de peindre, son style que l'on appelé "académique" au XIXème, et qui fut déprécié aux XXème siècle. Nous ne les aborderons pas ici, réservant le coeur de la présentation aux seuls "révolutionnaires", Géricault et Delacroix.
Le premier fut un vrai "héros" romantique, dans sa vie privée comme dans ses créations artistiques. Mort jeune (33 ans) il n'eut pas le temps de devenir le chef de file du romantisme pictural en France. Mais il a laissé un chef d'oeuvre, "Le radeau de la Méduse". Le titre de "chef de file" a été donné au second, Eugène Delacroix (1798-1863). Cela s'explique par le contenu de sa peinture, mais pas par sa personnalité ni son mode de vie. Pourquoi a-t-on affublé Delacroix d'un qualificatif qu'il ne revendiquait pas? Cette présentation propose de le découvrir.
Le PDF Delacroix 1 (2.23 Mo)
Le diaporama Delacroix 1 (2.89 Mo)